Préface de Gil Jouanard pour L'Odyssée de Grain de Bled en terre d'Ifriqiya
Lorsque nous grattons la surface de notre mémoire propre, celle où s’inscrivent nos faits et gestes, nos souvenirs personnels, nos peines et nos joies, notre nostalgie et notre aspiration
à une existence plus ample et plus légère, ce sont souvent des Atlantide ou des Ys qui ressurgissent du fond des mers ou des tells ensablés.
La mémoire de Maïa Alonso, ensablée depuis des temps immémoriaux, sort à la fois comme la Vénus de Botticelli de la mer étale, la nostra, naturalmente, et comme l’Ur ensevelie des débuts
de l’humanité consciente de son ambiguë spécificité.
C’est que Maïa n’a ni période d’élection ni domicile identitaire fixe : fille de « petits blancs » arrachés par les armées du roi Charles X à la lointaine Sublime Porte en deuil de Mehmet
II et du grand Suleyman, même pas d’origine française, elle a dans les veines de ce sang andalou qui ne sait plus, depuis Tariq, s’il est Ibère ou Amazigh, qui est en fait les deux, et
quantité de mythes à la fois fondateurs et destructeurs. Fondateurs d’imaginaires mouvants ; destructeurs de certitudes trop assurées.
Chassée par l’Histoire de ce bled sans doute un peu magnifié puisqu’il est celui de son enfance, elle ne sait plus trop d’où elle vient, ni qui elle est. C’est une disposition qui
convient aux poètes, chacun, comme le Gaspar Hauser de Verlaine, venu, calme orphelin, riche de ses seuls yeux tranquilles, vers les hommes des grandes villes. Un peu perdu, l’enfant se
cherche de fantasme en réalité, avec tant d’acharnement et d’authenticité que le simoun et le siroco l’emportent finalement sur le mistral et la tramontane.
À qui s’identifier, dès lors, sinon à ces grains de bled qui, de l’Atlas au Fezzan balaient la steppe et le désert, les dunes de l’erg et les arrêtes du Djebel ?
S’il est une Histoire méconnue, y compris des actuels habitants de ce Maghreb, qui fut autrefois Numidie, Ifriqiya, pays des Gètes et des Amazighs, c’est bien cellelà. Maïa, native de
cette terre complexe, sinon ambiguë, s’est lancée à la recherche de traces qui se perdent dans les nuits de colonisations successives, la française, certes, la turque bien sûr, l’arabe
évidemment, la vandale, la byzantine, la romaine, la phénicienne. Elle remonte ainsi à Didon ; dès lors, la pacifique et mercantile couche de civilisation post mésopotamienne vient
ponctuer son forage intime des strates de la géologie mentale d’un pays qui ne fut que de façon exceptionnelle une Nation ou un État, puisque le nomadisme tribal y perpétua durant des
siècles l’immémoriale tradition chère aux anciens peuples à peine effleurés par le Néolithique (et l’on sait que celui-ci fit long feu dans la zone comprise entre le massif rocailleux et
le désert sans concession, où ses traces subsistent pourtant sur quelques impressionnants vestiges de gravures rupestres).
Maïa, donc, au mépris de sa propre mémoire atavique, ancrée dans l’univers celtibérique et araboberbère de l’Andalousie, plonge sans scaphandre dans les fonds abyssaux d’une féérie digne
à la fois des antiques pratiques celtiques et du conte arabe, héritier du vieux legs suméro-akkadien. Ce sont les mille et un matins de brume et de sable chaud, les mille et une soirées
de jasmin et de fleurs d’oranger, les mille et une nuits d’onirisme tourmenté et de tendresse attachée à sa nostalgie comme le lierre au tronc du chêne ou comme l’ortie aux ruines d’un
passé d’autant plus énigmatique qu’oublié.
Quelques points de stabilité cependant : cette Kahina par exemple, souveraine de l’insurrection, héroïne de première grandeur. Et ces Juba, ces Jugurtha, ces Tacfarinas, ce demi-Ptolémée
et quasiment César de Maurétanie, qui s’inscrivent dans le filigrane du non-dit.
La petite Espagnole du bled y noie son ibérité originelle pour se fondre dans une fantasmagorie mythologique et féérique.
Et c’est bien cela qu’elle ravive, en des temps où nos moeurs en ont perdu l’antique familiarité : l’art du conte réinvesti de ses vertus poétiques et oniriques.
Cela remonte en elle de si loin que l’on se demande par quelle diaclase de son imaginaire ces effluves ont bien pu se faufiler jusqu’à l’orée de son écriture, pour l’ensemencer, la
nourrir, la vitaliser, tout en la faisant
s’égarer, se perdre, ainsi que font les traces dans les dunes mouvantes de son pays.
Ni conte arabe ni mythe antique, ni fantasmagorie nordique, c’est un univers intrinsèquement maghrébin, lentement décanté, légèrement parfumé de menthe, celui que l’on pouvait goûter (je
m’en souviens pour y avoir perdu le nord, en 1963, dans un « café maure » du petit port de pêche de Kristell, dans la proximité d’Oran, quand j’ai cru pouvoir participer à l’émancipation
d’une Algérie dont la mémoire était en train de se constituer) en cette heure rare où tous les espoirs étaient permis, y compris la redécouverte d’un univers fluctuant, de puissantes
affabulations, où se mélangeaient encore les langues et les civilisations, depuis l’une des premières générations d’Homo Sapiens jusqu’à la bravoure d’Abdel Kader ou au génie de Kateb
Yacine.
On ne saurait entrer dans ce récit poétique comme dans un roman : c’est une fresque lyrique, qui se rêve ellemême en se disant, mi-fable, mi-chant, selon une vieille tradition qui courut
et parfois encore se murmure, de Bagdad à Tlemcen.
Il faut que je vous dise...
Nous sommes tous des prophètes. Nous avons chacun le droit d’avoir notre vision du monde, de nos origines, de notre destinée ; libres de tout dogme, de toute « pseudo vérité » qui de tout temps
ont fait couler tant de sang et commettre tant de crimes !
Il est autant de vérités que d’êtres. Un étonnant kaléidoscope, une symphonie magique tant qu’elles se respectentsans chercher à se supplanter. Le drame vient de croire
détenir LA vérité et dès lors de chercher à l’imposer par la violence physique ou mentale : « c’est pour ton bien ! » « Pour sauver ton âme ! » … !!!!
Détenir la vérité et occuper du terrain. Voilà le propre de l’homme plus que le rire, hélas !
Depuis toujours, les hommes s’entre-tuent pour s’approprier un bout de territoire. Ils n’en ont jamais assez. Quels qu’ils soient, aucun n’a la légitimité pour lui. Tous ont été l'envahisseur
à un moment donné. Et les revendications ne connaissent pas de fin. Non plus les injustices.
Pourtant, la Terre qu’ils se disputent, reste hautaine et indifférente, se nourrissant de leurs cadavres. De nos cadavres. Son chant nous dépasse (P.15-16).
C’est là le point de départ de l’écriture de L’Odyssée de Grain de Bled en terre d’Ifriqiya.
Et bien sûr, ces chants de Grain de Bled ne reflètent que ma seule vérité. C’est pour cette raison qu’il faut que je vous dise…
Quand j’ai commencé à l’écrire, je n’avais pas en tête de le rendre publique. J’en étais encore au cœur à cœur amoureux avec ma terre natale dont je suis séparée depuis un demi siècle de façon
théorique parce qu’en réalité, de même que je suis toujours parcelle d’elle, elle reste vivante en moi : la séparation n’existe pas, pas plus que l’exil finalement.
Et voilà ou je veux en venir. Voilà aussi le fond de mon livre.
Et cela, de mon point de vue, est valable pour chaque être vivant de notre belle planète : nous ne sommes pas des citoyens du monde. Nous sommes enfants de la Terre qui nous voit naître parce
qu’elle est notre première Mère, et qu’à notre insu à chacun, quel que soit notre règne (minéral, végétal, animal...), elle prépare une âme. Notre âme.
De nos parents de chair nous recevons un corps de chair.
Notre Terre natale, elle, nous réserve une âme de toute éternité faisant ainsi de chacun de nous son enfant légitime, âme qu’elle pétrit dès l’origine de l’espace-temps. Des millions d’années
avant notre venue au monde. Pour cela, elle prend un fragment de sa propre chair et le lance dans une odyssée avec cette injonction : « Tu dois repasser par chacun des chapitres du temps
pour arriver à ton jour. »
Grain de Bled, être semblable aux anges asexués, est une âme en formation, en transformation. Son odyssée est une initiation le préparant à naître un jour du ventre d’une femme.
C’est notre histoire selon ma vérité. Mon « big bang » à moi. Ma genèse.
L’histoire de Grain de Bled trouvera son aboutissement dans la naissance de Marie-Sahara, petite héroïne d’une suite en cours d’écriture, non plus récit mais véritable construction romanesque.
Une saga avec quatre destins de femmes en Algérie.
Cette lecture vous invite à devenir un Grain de Bled ; à vous délester de toute logique. A vous immerger dans les images, les odeurs, les couleurs, le rêve. Un peu comme devant une peinture
abstraite. Laissez-vous aller : c’est la clé qui vous ouvrira au charme de ces chants.
Cet Ulysse intemporel qui n'a comme but que de retrouver sa terre, fut elle une île où un grain de bled, cet Ulysse qui vit dans le cœur de chaque exilé ne peut rester
insensible à la tendresse de ce livre. Il y a chez Maia des chants Homériens plus puissants que ceux des sirènes qui portent irrésistiblement loin le lecteur dans des contrées intérieures
ciment d'une humanité qui cherche son chemin sans savoir qu'il est sous ses pieds. Maia a la force de ces alchimistes qui ont renoncé à l'or pour nous donner son âme. Elle est de ces auteurs
auxquels le temps réserve une place particulière et dans les cœurs et dans la grande bibliothèque de la tendresse humaine.Patrice Guirao, écrivain et parolier
Ce matin vers 11 h, il faisait presque nuit à Paris, tant de ciel était chargé de nuages d'orages. Déluge sur Paris, et dans ma cour. Cela faisait étrange, alors que je relisais des
pages de ton très joli petit livre, plein de soleil. Tu nous avais prévenu : ni un roman ni un récit. Une sorte de poème en prose, mais qui raconte une histoire entre épopée et lyrisme. Il y a
toutes sortes de bonheurs d'écritures qui vous retiennent : ... les jupes de dunes ... les véritables amoureux qui tutoient les Étoiles, la Neige, le Vent ...La mythologie que tu déploies est
beaucoup plus variée, mais ton texte m'a rappelé une ancienne lecture, celle des "Dialogues avec Leucco" de Pavese (j'ai donné le livre il y a longtemps, et je ne peux vérifier mon souvenir),
mais peut-être y as tu pensé, ou non, en commençant.Claude Mignot, professeur histoire de l'art à
la Sorbonne
Grain de bled, je le ressens comme un cri déchirant, un cri de détresse. Plusieurs mois après
l'avoir lu, je continue d'entendre les échos.. J'aurais tant souhaité pouvoir répondre à ce cri..mais hélas !.. de toute façon c'est l'un des meilleurs livres que j'aie jamais
lu.Laïd Derguini, Kabylie
J'ai bien sûr terminé votre ouvrage mais il est si "foisonnant" que je m'apprête à le relire. Quoi qu'il en soit, comme je vous l'ai déjà fait savoir, à mon humble avis, vous avez un
vrai talent d'écrivain et je suis persuadé qu'un livre sur votre enfance en Algérie (comme vous l'avait réclamé votre nièce, si j'ai bien compris) présenterait le plus vif intérêt et serait
accessible à un public bien plus large que celui de l'odyssée de Grain de Bled...Jean-Marc Laffont, instituteur retraité,
Samatan
Ce petit bijou est l'histoire chantée de la terre natale de l'Auteure, l'Algérie. Le récit narre l'odyssée dans le temps et l'espace d'un grain de sable de la terre dont il est parcelle,
terre rebelle, façonnée par de multiples envahisseurs mais jamais soumise. Voici ce qu'en dit le préfacier Gil Jouanard : "On ne saurait entrer dans ce récit poétique comme dans un roman : c'est une fresque lyrique, qui se rêve elle-même en se disant, mi-fable,
mi-chant, selon une vieille tradition qui courut et parfois encore se murmure, de Bagdad à Tlemcen". F. et C. Ortéga
De Kabylie... Ce livre est une perle de grand prix, un trésor de connaissance et une banque de données. Je le conseille à tout un chacun. Voici la seule manière qui
m’est venu en tête pour le commenter. Actuellement Grain de bled se pavane dans les ruelles nouvellement baptisées de Souk-El-Tenine. Dès son arrivée dans notre contrée, je me suis empressé de prendre contact avec lui
pour l’interroger sur ses pérégrinations historiques à travers l’Ifriqiya. Grain de bled était surpris de constater que des arbres centenaires ont disparu, que des masses de béton
poussent partout, que des forêts verdoyantes ont laissé place à des vallées désertiques, par le bâtiment menacées, que des milliers d’automobiles ont remplacé les ânes, les mulets et
les chevaux !!. Puis, impatient de converser avec lui, j’ai mis un terme à ces constatations et me suis mis à l’interroger sur tout ce qui me tracassaient. Pour commencer, j’ai
interrogé Grain de Bled sur le discours prononcé par le Grand Maître Abderahmane Ibn Khaldoun à Tlemcen. Grain de Bled a bien voulu accéder à ma requête et m’a rapporté un complément d’informations le concernant. Selon lui, le Grand Maître lui aurait confié, que contrairement à ce
qu’il déclarait dans son discours, il ne serait pas sûr que son ascendance soit originaire d’Arabie. C’est sans doute après avoir ouï-dire que la Berbérie contemporaine l’avait adopté
et considéré comme étant un de ses siens, sinon un Berbère. C’est aussi sans doute après avoir appris que l’Imam Ghazali, le fameux Recteur de l’université islamique de Constantine,
l’avait presque « excommunié » en demandant à tout musulman qu’il lui était permis de profaner la tombe de celui-ci, de prélever ses restes et de les brûler !. J’ai aussi interrogé
Grain de bled sur celui qu’on appelle «Sidi Okba » en lui demandant d’où lui venait ce titre de « Sidi » puisqu’il était dénué de toute Grandeur !. Pour preuve il traita d’une façon
cavalière son prisonnier et se permit même le luxe de l’offenser et de l’humilier. C’est du Prince de Haut Rang, en l’occurrence Koceila, qu’il s’agit. Et qui plus est, un prince qui
avait embrassé l’Islam !. Mais Grain de bled, surpris par cette question, a préféré différer la réponse au siècle prochain. Ceci m’a permis de passer à une autre question non moins
importante concernant la Grande Reine. La Kahina qu’on sait trahie par le fils d’un certain Moussa Ibn Nosayr, en donnant ses positions exactes à l’ennemi dans la bataille décisive
qui eut raison d’elle. En fait, je sais tout de cette brave combattante qui a résisté jusqu’à l’ultime goutte de son sang… Je voulais seulement que Grain de Bled me dise, si la Kahina
était, comme on dit, une juive. Là, Grain de Bled a souri. Je constate me dit-il que vous confondez les genres. Le mot « juive » c’est une race. Celle des hébreux. Ce n’est pas une
religion. Kahina est de religion judaïque me dit-il. Et à l’époque c’était la religion en vogue notamment en Ifriquia !. Je voulais insister pour savoir plus sur elle, mais grain de
bled, le témoin oculaire, m’a interrompu en me disant qu’il est partant. Il est invité, me dit-il à un conclave qui se tiendra à Bougie par les 99 Saints qui y ont élu domicile. Grain
de bled prit congé de moi en me laissant sur ma faim ! Mais j’aurais tant aimé accompagner Grain de Bled et me faire inviter chez ces grands initiés qu’Edouard Shuré a ignorés. J’aurais aussi tant aimé l’accompagner auprès de
Cléopâtre Séléné qui exigea de Juba II son aimé, une sépulture digne de son rang, en s’inspirant de l'architecture funéraire de ses ancêtres les pharaons. Enfin, j’aurais temps aimé
rester encore avec Grain de Bled. Mais hélas !! Grain de Bled a préféré poursuivre seul le voyage dans le temps.Laïd DERGUINI, Kabylie
Chère Maia,
je vous envoie un grand merci pour les belles heures passées avec Grain de
Bled. Quel beau travail de recherche, comme vous connaissez bien votre pays!
J'ai adoré à la page 63 la mission de Grain de Bled et la petite réponse de
la page 85: - Aujourd'hui, quelle importance? Il suffit que ce temps-là ait eu lieu, un point c'est tout. A l'avenir, je considèrerai les grains de sable d'une autre façon...
Élisabeth Walz, Allemagne
Que votre inspiration poétique ne tarisse pas ! Grain de bled fait preuve d’une inspiration presque divine…Comment peut-on écrire de la sorte…je suis
bluffé !
Cordialement
Jacques Alfenore, maire de St-Soulan (Gers)
Une promenade à travers le temps, racontée par un grain de sable ; il vous raconte ses rencontres au cours des siècles, sur cette terre qu'il aime.
Il est la mémoire de cette terre, ce récit poétique est prenant et...
Mais je ne vais pas tout vous dire, je me contente de vous le conseiller, il m'a vraiment plu! (Squaw)
J'ai lu et apprécié tes deux ouvrages. D'une traite, sans reprendre mon souffle, mais pas dans l'ordre chronologique. J'ai d'abord goûté le soleil colonial, puis j'ai gratté la terre d'Ifriqiya
couche après couche avec Grain de Bled pour guide. J'ai beaucoup aimé et je me suis souvent attardé dans ces recoins d'une Histoire en partie oubliée, entre sol y sombra...
Tu ne dois pas douter de la qualité de ce que tu écris, car si j'ai été touché dans mon coeur, d'autres le seront aussi.
Mon histoire personnelle et celle de ma famille débute en Espagne, et qui sait, peut-être plus loin encore. Notre dernier exil connu fut celui des républicains vaincus. J'en garde le souvenir et
je m'efforce de le transmettre à mes enfants, débarrassé de toute amertume.
Au fur et à mesure que je lisais, je me sentais Espagnol, Algérien et Français, tout ça à la fois. Mes origines diverses se sont fondues dans quelque chose de nouveau. Il y a longtemps que
ça me travaillait. J'avais les matériaux, le creuset, la passion aussi, mais il me manquait le catalyseur. C'était peut-être Grain de Bled... Grâce à lui je me suis senti méditerranéen, comme on
retrouve une identité perdue. Et pourtant, quand le petit grain de sable arrive au bord de cette eau il a peur d'être dissout.
Méditerranée... Ce n'est pas qu'une mer, c'est aussi un sentiment. Quand vient le crépuscule, ce point d'équilibre entre lumière et obscurité, si tu regardes l'horizon tu rêves d'aller
faire un tour de l'autre côté. Quelque soit le rivage où tu te trouves. Depuis des siècles. Je crois savoir pourquoi maintenant. Elle est comme une mère qui voudrait réunir ses enfants
dispersés. Combien de larmes peuvent encore contenir ses flots? Si tu écoutes bien, elle pleure et se fait entendre dans les cris de souffrance qui suivent la clameur des batailles, dans les
sinistres sirènes des bateaux de l'exil et dans les cris aussi de ceux dont l'embarcation de fortune coule en passant le détroit de la dernière chance. Gibraltar, Lampedusa.
J'ai souvent rêvé d'avoir une petite embarcation, une coque de noix comme on dit. C'est de famille. Chez nous, jeter un filet ou quelques lignes, poser des casiers étaient des activités
bien naturelles avant la dispersion. Ma vraie patrie est un rivage, pour toujours. Merci beaucoup Maïa.
Je tiens aussi à dire combien j'ai apprécié que tu fasses référence à Camus, à Jean Daniel, au poète Jean Sénac, à Ferhat Abbas et à tant d'autres qu'on a tendance à oublier.
Il y a beaucoup d'histoires potentielles à partir de "Grain de Bled". Il pourrait traverser la mer et raconter Al Andalous par exemple, revenir sur sa terre accroché aux sandales de Boabdil ou
bien rester sur le continent. Si tu m'y autorises, j'aimerais essayer pour mon usage personnel et en toute humilité. Je citerai à chaque fois ton nom et l'ouvrage en référence. Si diffusion il y
a, ça ne serait qu'au sein d'un groupe d'amis qui me sont chers. Sinon, pas de problèmes, je chercherai. Une larme qui coule, tombe et s'évapore, voyage... revient en pluie, oasis, mer.
José Gomez
J’ai eu grand plaisir à recevoir ce soir Maïa ALONSO pour la dédicace de son livre « L’odyssée de Grain de Bled en terre d’Ifriqiya ». Maïa, avec qui nous collaborons à longueur d’année dans le
cadre de son travail de correspondante de presse pour la Dépêche du Midi, Maïa ALONSO qui sait si bien valoriser le travail qui s’accomplit dans nos communes du Savès, Maïa ALONSO à la plume si
allègre et qui en trois mots vous transforme un compte-rendu de chantier en chant lyrique de l’action locale.
Mais on atteint des sommets dès qu’il s’agit de parler d’action culturelle, un bain qui convient si bien à Maïa. Elle émerveille les lecteurs de la Dépêche du Gers par ses textes au style
si littéraire, si poétiques. Elle a d’ailleurs été primée pour ses poésies à l’occasion du Salon des Muses d’Europe.
Avec Maïa ALONSO, c’est l’étalage de la langue française dans toute sa richesse et sa délicatesse, une langue telle qu’on l’aime en espérant qu’elle ne s’appauvrisse jamais.
Avec Grain de Bled, c’est une ode à cette terre que Maïa Alonso a tant aimée. Nous comprenons le déchirement, la douleur de quitter une terre où l’on a vécu, où l’on est né. Nous
comprenons la nostalgie de cette vie passée. Avec ce livre, nous avons une part de la vie de Maïa « une part d’amour, comme elle le dit si bien, portée par un grain de sable qui empêche le temps
de s’évanouir à jamais »
« On ne saurait entrer dans ce récit poétique comme dans un roman, nous dit Gil JOUANAR, c’est une fresque lyrique qui se rêve elle-même en se disant mi fable mi chant selon une veille
tradition qui courut et parfois encore se murmure de Bagdad à Tlemcen. »
Maïa ALONSO cisèle ses phrases comme un orfèvre et le plaisir est pour nous.
Pour Maïa « la filiation ne vient pas des hommes mais bien de la terre qui vous voit naître ». Et l’on comprend mieux cet attachement viscéral à cette terre.
Maïa a signé avec ce livre un petit bijou faisant éclater son érudition, son langage poétique et ce coté très intellectuel qu’elle porte avec une modestie sincère. Merci à toi Maïa.
Nous savons que tu aimes notre terre du Savès, petit coin de Gascogne et tu nous as fait honneur. Nous sommes fiers que tu aies choisi notre Gascogne comme terre d’adoption.
Pierre Chaze, maire de Samatan (Gers) - 2013
Maia Alonso , ton
"Grain de Bled... " est une source de Lumière . Il ne se lit pas comme un petit pain , il se déguste comme un thé rare . Il m'a fallu plusieurs mois pour le savourer. Bien sûr j'aurais pu le lire
d'une traite ... On fait ça en général avant de dire qu'on a aimé . Je n'ai pas le verbe élaboré de Pierre ou de Gil , mais avec juste mes petits mots à moi je
peux te dire que je me surprends à prendre des phrases au hasard et les vivres émotionnellement . Reviennent avec elles à ma mémoire mes enfances en pays d'Orient ou de Perse . Il revient à leur
frôlement ces odeurs musquées et doucereuses à la fois; ses goûts de sucre au bout de la langue à chaque gorgée de tchoï...
Pour ces petits voiles flottant dans les mirages au loin , merci Ma belle amie... Isabelle Gaignier, artiste musicale
J'ai lu votre livre : lu est un bien grand mot car il est si riche qu'il faudra plusieurs relectures pour en capter toute la saveur. Comme vous le dites, c'est un chant d'amour à
votre terre natale. J'ai bien aimé vous écouter sur youtube car vous faites la lecture d'extraits et en prime, la musique de fond est envoûtante.
Synchronicité : avant de commencer le livre, je disais dans une discussion, en gros votre phrase : "aimer une terre ne donne aucun droit patrimonial", et je me demandais qui peut se
targuer de posséder un pays, même s'il est le premier arrivé.
Quand j'ai écrit les mémoires du général Coche, grand amoureux de l'Algérie, des Touaregs, j'ai rencontré ce vieux monsieur, cet écrivain qui vous ressemblait dans son style. Il avait
rencontré Konrad Killian, qui se disait explorateur souverain, qui avait traversé le Ténéré et se baladait parmi les tribus avec un manuel de courtoisie du moyen âge, pour séduire la reine du
Hoggar !
Je comprends mieux aussi pourquoi- il me semble- avoir lu que vous vous appelez Marie Sahara.
Quelle richesse sensorielle et sensuelle, couleurs, odeurs, saveurs, sons, avec un lyrisme poétique mais très réaliste aussi.
Un regret : la mise en page de l'Harmattan qui dessert votre texte et peut rebuter des lecteurs moins sensibles à la poésie, au lyrisme ou à ces "paysages" : il aurait fallu l'aérer,
le structurer, avec plus de marges, des blancs de silence, voire un grain de papier spécial, pour un grain de sable ! Mais ainsi, cet éditeur, comme d'autres, économise du papier, et ça compte...
Votre texte mis en page autrement, voire illustré de dessins, prendrait une sacrée dimension. Et il serait découvert et lu par davantage de personnes. Martine Alix Coppier, écrivain
Si l'exil ne vous tue pas sur le coup il vous donne des ailes ». Ce petit grain de regard observe les envahisseurs ultramarins ou étrangers à cette terre d'Ifriqiya la conquérir
et l'asservir. Une seule manière de fuir cette éternelle destinée « S'exiler » d'une île terre aux sables ocre vers le ciel-mer, l'horizon sans fin. Cet ultime exil Maïa ALONSO n'en parle pas
ouvertement. Et pourtant... (…) Grain de Bled est encore là mais dans un autre état. Il était juste pousse hier, aujourd'hui il est peuple lié. Il est l'âme nomade de Maïa ALONSO...
(…)Point besoin alors de nostalgie d'une terre ocre qui existe, qui vibre, qui souffle dans chaque particule vivante de son âme immortelle... La terre n'appartient à personne, elle nous est
prêtée. « N'oublie pas ton seul refuge c'est l'horizon infini. Cesvaine
Que ces chants sont beaux, pleins de poésie et de sensibilité, d'évocations discrètes mais bien senties de ce que nous avons connu, vu, vécu, ressenti dans notre jeune âge.
Chère Algérie ancrée en moi tellement belle et qui me manque d'hier, au présent comme demain... Grâce à toi et ton joli Grain de Sable, je peux m'aventurer, m'égarer là où les mots sont plus
forts que l'absence, ils remplissent mon imaginaire, m'emportent droit devant. Nulle envie de revenir en terre frigide où rien n'est dit. Merci toi de vie, merci d'avoir ouvert mon coeur de Bled
qui d'ombre est devenu lumière...Tu es Maïa, sois-en sûre ! Tu es ma Taos Amrouche du Gers ♥Sara
Do
Je ne connais pas de plus extraordinaire aventure que celle de ce grain de sable, infime fragment d'une terre profondément authentique torturée et fabuleuse dont les périodes
historiques ou légendaires de son Histoire nous sont contées au fil des pages de ce livre étonnant parfois difficile, animé toujours d'expressions poétiques absolument divines. Grain de bled est
l'âme d'une terre celle d'Ifriqiya, il est le temps qui passe inexorablement sans que jamais ne soit absorbé par les civilisations qui s'installent au fil des siècles. Libre, bien au-delà des
influences de l'Homme, le Grain de bled est l'Esprit intemporel de cette terre d'Afrique que l'être humain a voulu modeler. (…)Il s'agit bien d'une odyssée fantastique dite avec passion, avec
chaleur, avec amour, avec tristesse aussi. Quelle fastueuse évocation toute en beauté de cette terre magique dont j'ai moi-même des souvenirs inoubliables, quel symbole étonnant que ce petit bout
de matière inorganique qui par une communion magistrale de la pensée et de l'écriture, vient nous toucher le cœur... " La filiation ne vient pas des hommes, mais bien de la terre qui vous voit
naître " page 98. (…) Les dernières lignes du livre m'ont particulièrement touchées ... " c'est pour cela qu'il veut qu'elle emporte ce caillou... " touchée je le fus oui car en Algérie tous les
cailloux du désert, des plages, des forêts, du bord des oued, qui font et feront toujours partie de ce paysage que j'ai tant aimé n'ont plus aucun secret pour moi et cela grâce à mon père... mais
ça c'est autre histoire. (…) Je voudrais juste dire à Maïa Alonso que je regrette de ne pas trouver les mots pour lui exprimer combien j'ai le coeur gonflé d'amour et de tendresse pour son livre
et combien je voudrais croire que le rendez-vous dont elle parle... ce soit vraiment pour aujourd'hui.Babou (Le petit monde de Babou)
Maïa Alonso est l’auteure de ce nouveau livre. Elle est mon amie depuis de nombreuses années. Elle est journaliste à La Dépêche du Midi sur la région de Lombez
dans le Gers et elle n’a pas manqué d’occasions de relater mes aventures dans le Gers puis plus tard sous d’autres latitudes.
Nous sommes habitués à ce que Maïa butine les infos sur Vallée de Save, elle raconte ce que les autres font. Cette fois-ci, en publiant son ouvrage L’Odyssée de Grain de Bled en
terre d’Ifriqija, elle se raconte, la terre d’Algérie qui l’a vue naître.
Hier elle dédicaçait son livre dans les locaux du Crédit Agricole de Samatan, ce fut l’occasion de la revoir. Je repartirai donc en Lettonie très prochainement et c’est là bas au milieu de la
neige que je découvrirai son petit grain de sable africain qui a tant de choses à nous raconter… J’en reparlerais lorsque je l’aurai lu. Merci pour tout Maïa ! Et continue de nous faire partager
les infos locales et aussi tes pensées avec ton petit “grain” de poésie…
Ps: Chaque matin en Lettonie grâce à Internet je m’informe des nouvelles de mon pays avec France Inter et pour les nouvelles de ma région avec le e-journal de La Dépêche et de Sud-Ouest.
France Inter vient de me téléphoner, je vais être interviewé prochainement pour une diffusion dans la semaine du 22 avril… Dès que je saurais le jour et l’heureprécise, je le signalerais sur le
blog. Jean Amblard
Du Brésil...
« C'est un texte rempli de symbologie et imprégné de mythes, sujet que j'affectionne particulièrement. Je crois que je vais beaucoup aimer. Le langage est plutôt poétique et parsemé de
métaphores et de mémoires sacrées. Maïa écrit sous une forme lyrique et fluide. Quelquefois, je dois utiliser le dictionnaire car mon français me joue des tours. Cependant le style est attractif.
Il est sonore et l'histoire est magique. Elle rappelle le style et le rythme du Petit Prince (même si le thème est bien différent), les légendes sacrées du Graal et l'univers mythico-sacré des
peuples archaïques. Dis à ton amie Maïa (dont le prénom déjà est si significatif) qu'elle est une bonne écrivaine. Elle transmet la beauté et la poésie à l'âme du lecteur. Je pense que
j'apprendrai l'histoire du Maghreb dans l'odyssée d'un grain de sable. Ensuite, je t'enverrai une appréciation détaillée de mes impressions. Pour le moment elles sont superficielles. La préface
"Les archipels ensevelis de la mémoire", bien expressive, m'a déjà placée dans l'extraordinaire mouvement de l'histoire. Et le début du texte de Maïa avec l'épigraphe de la Genèse, suivi de la
phrase initiale : "Je suis la femme sans nom aux visages multiples, aux histoires sans fin" est parlante face à la formule "Et toi, petit homme qui rêves de conquérir, parce que tu as posé le soc
de tes mains sur mes reins, reprends tes esprits !" Dalma Braune Portugal Do Nascimento, professeure à la retraite de l'Université Fédérale de Rio De Janeiro (UFRJ), spécialisée en
littérature comparée (traduction Cesvaine)
Quelques extraits
Chant XVI - P. 67
Il tressaille car elle vient de lui prendre la main. La sienne est tendre et lisse, parfumée. Il ose incliner ses lèvres dans la paume
tiède et le baiser qui s’y blottit dure encore aujourd’hui. Il murmure: – Oh, Ma Kahena... Dans l’ombre, elle hoche doucement la tête tandis que son buste se balance d’avant en arrière dans une attitude de mère douloureuse. Pourtant il l’entend rire de nouveau. Alors il la regarde. Alors basculent les horizons.
Chant II - P. 23
– Il fut un temps où les marins nous appelaient avec déférence Mare Saevum – mer cruelle. Nous en avons dispersé des flottes romaines
alors qu’elles revenaient d’Afrique chargées de butins ! Nous en avons englouti des navires, de César à Charles Quint ! Alors qu’ils pensaient prendre la mer, c’est nous qui prenions ces
audacieux et impudents conquérants ! Mais aussi que de baisers avons-nous dispensés dans le cou des fiancés que nous avalions ! Notre époque préférée, les hommes l’ont appelée Antiquité,
scandait en cadence le clapotement des vagues.
Chant XVI - P 67
– Tu lis trop de légendes, Grain de Bled, dit-elle en éclatant de rire. Et la nuit tombe tout à fait. Des heures entières s’égrènent
dans un silence à la fois pétrifié et doux comme l’attente d’un sauveur. Il tressaille car elle vient de lui prendre la
main.
Chant I - P19
Je me dressais alors de toute ma splendeur dans l’indigo du ciel d’où les fleurs extraient leur parfum pour l’exhaler, couleur que les
hommes du désert ont sagement adoptée pour rappeler qu’ils tiennent debout, qu’ils sont ce trait d’union tombé du ciel pour fertiliser la terre.
Chant XII - P 56
– Au secours, Kaos, libère-moi de ces souvenirs qui ne
cessent de faire s’entrechoquer la chair de ma chair, ma
terre, mes semblables !... Aie donc pitié de nous. Reviens
me tirer de ce gouffre creusé par trop d’horreur ! Je ne
veux plus penser. Je veux danser. Rire. Avoir des rêves
comme tous les enfants du monde. Je veux faire une
ronde avec Tipasa, Salsa, Antiqua et toutes mes soeurs, les
amies, les ennemies, les réconciliées... Je veux aimer la
peau blonde du désert et me sentir enserrée par les
cuisses fermes des guerriers au repos, des guerriers de
trêve et de paix.
Je veux une terre de paix.
Chant II - P 22
Emporté à travers le désert comme une vulgaire touffe d’alfa, Grain de Bled est un maelström de souvenirs. Il s’adresse à la postérité
avec sa verve de bouffon décidé à ajouter son exclamatif murmure à l’histoire intemporelle qui tisse et tend les fils à l’arrière de la tapisserie universelle. Sa voix s’incurve dans
l’immensité des dunes, le précède jusqu’aux confins de l’Atlas.
Chant II - P 23
Il y avait là, un cirque creusé dans le roc. Face à la mer. L'apparition resterait inoubliable. Grain de Bled commençait à se détendre. Près de lui,
fascinée, Kaos regardait la belle, un amas de coquillages à ses pieds nus, et qu'une écharpe de vague crémeuse ceignait aux reins. Des siècles plus tard, elle inspirerait un génie italien, au
doux prénom de Sandro. Mais il aura alors oublié qu'il assistait lui aussi à cette mémorable rencontre quand il n'était que poussière de coquillage, pourtant rien n'est plus entêté et
endurant que la mémoire de la poussière...
Chant XIX - P 79
À l’instant paraît Rachid le bègue, le petit cireur de chaussures du faubourg de Sidi El Houari. Il s’agenouille devant Grain de Bled
qui se redresse fièrement sur son céans, repousse son feutre sur le côté, tortille sa cravate de satin damassé. Ses larges fesses s‘étalent sur le banc. Il a pris de l’ampleur avec
l’âge.
Chant XIII - P 58
Le murmure plein de rage s’élargit dans le sable qui boit le crachat. Aucun de ces amants présumés dont Ifriqiya ne s’éprendra jamais,
non, aucun, ne pourra se vanter d’avoir obtenu ses faveurs, ses frissons ou son amour. C’était déjà ainsi au jour du commencement, ce le sera encore au Jugement dernier. Ifriqiya n’est que
violence et absolu. Seul peut-être un dieu pourrait espérer conquérir son cœur, un jour, dans une éternité nouvelle ? Mais ce dieu, quand naîtrait-il?
Chant I - P 17)
(Les Paradisaea apoda) Ceux-là mêmes qui obsèdent les amoureux de la pure beauté, fascinés par le spectacle de leurs parades nuptiales.
Ailes ouvertes, frémissantes, hystérique froufrou, ils agitent les longues plumes, filaments soyeux, de leurs flancs aux teintes somptueuses, chorégraphie qui métamorphose l’arbre-aux-amours
en un impressionnant kaléidoscope.
Chant XIV - P.60
Tlemcen marche sur les ruines des rêves humains dont elle se rit doucement, se faufilant à présent dans les ruelles bleutées d’un matin
qui embaume l’amour à la sauvette et le jasmin. Elle se cache sous la crasse, la fumée et la misère pour mieux tisser sa poésie, dont l’âme et la beauté survivront toujours en
elle.
Chant XIV - P 62
Je parle ici du Maghreb, le bel Occident, évidemment et non des terres du continent occidental. Leurs fils enténébrés viendront ensuite pour
s’abreuver à la Science apportée par nos frères Andalous prodigues d’une civilisation qui étonnera le monde encore longtemps, d’un esprit de génie. Cette universalité dont je rayonne : la
science, l’art, la médecine, la philosophie, l’architecture, les mathématiques et la musique ! Ah ! Ces mélopées empreintes de nostalgie d’une tristesse à accabler les cieux...
Gil Jouanard, né le 11 décembre 1937 à Avignon, est un écrivain français découvert par René Char. A vécu à Paris, Oran, Hambourg, Marseille, Villeneuve-lès-Avignon, Montpellier. Après avoir été journaliste de 1962 à
1965, occupe les fonctions de rédacteur d’édition, puis d’attaché à la direction littéraire dans une société d’édition encyclopédique jusqu’en 1974. Directeur adjoint, responsable de l’action
culturelle et de l’information, du Nouveau Théâtre National de Marseille (Compagnie Marcel Maréchal) de 1975 à 1977.
Il fut le président de la Fête du livre d'Aix-en-Provence, manifestation qu’il avait créée en 1977 et
dirigée jusqu’en 1979. Dans le même temps, il a collaboré à de nombreuses revues et organisé des échanges littéraires tant en France qu'à l’étranger.
Gil Jouanard a collaboré à de nombreuses revues, notamment : Action Poétique, Argile, Exit, Arfuyen, la Revue de Belles Lettres, Sud, Solaire, Alphée, In’hui, Port-des-Singes, Autrement,
Vagabondages, Grande Nature, Limon, la NRF, Caravanes, Recueil, Voix d’encre.
Auteur prolifique, il a publié des études, des préfaces et des articles à propos de : Follain, Reverdy, Bachelard, Réda, Trassard, Powys, Jaccottet, Bonnefoy, Wang Wei, Char, Rilke,
Michon, Jean-Henri Fabre, Tortel, Gadenne.