Nicole Guiraud : Artiste plasticienne, née en Algérie en 1946 et résidant en Allemagne depuis les années 70. Victime à l'âge de 9 ans de l'attentat du Milk Bar à Alger (30/09/1956), son œuvre témoigne de la mémoire oubliée d’une Algérie plurielle, avec ses moments de bonheur intense et ses déchirements cruels. Une exposition permanente de ses œuvres à la Galerie Peter Herrmann à Berlin.
Paru aux Editions Atlantis, 2012, 106 p., Friedberg (Allemagne) :
Algérie 1962 : Journal de l'apocalypse / Tagebuch der Apokalypse. Préface de Boualem Sansal.
Son exposition "Les ombres des disparus" (voir plus bas), un immense travail de mémoire réalisé en 2009 et proposé au CDFA de Perpignan en 2011, reste un témoignage percutant sur le Drame des Français d'Algérie,
en même temps qu'une œuvre d'art exceptionnelle.
Exposition de Nicole Guiraud - Galerie Peter Herrmann, Berlin
(Du 8 septembre au 10 octobre 2009)
Une partie de son œuvre artistique se présente comme des installations éphémères faites d’objets, de collages et de dessins, renvoyant pour la plupart à l’Algérie.
Ses thèmes essentiels sont le déracinement, l’identité en pays étranger, la fugacité du temps.
Toutes ses œuvres puisent à la source d’un espace mémoriel très personnel, couvrant plusieurs décennies. Ses compositions, dessins et objets, avec leurs multiples strates et leurs imbrications spécifiques de textes, métaphores et images, sont collés sous des plaques de verre, placés dans divers matériaux transparents, ou encore exposés dans des vitrines. Ils évoquent une vision dense et poétique du monde, sous une forme associative et parfois d'un humour noir, et constituent une sorte de journal intime plastique en évolution permanente.
Tenter de décrypter les "messages" partiellement enfermés sous le matériau transparent peut donner lieu à d'incessantes nouvelles interprétations.
Les œuvres artistiques de Nicole Guiraud ne traduisent pas seulement une nostalgie de l'enfance et du "paradis perdu" africain, mais aussi la volonté de surmonter les traumatismes vécus durant
"l'enfer de la guerre" et l’exil d'Algérie.
Cette volonté s'exprime ainsi dans son engagement au sein du Mouvement d’Algérie-Djazair , dont les membres - aussi bien Algériens que Français d’Algérie - s’investissent dans une relecture
originale de l'histoire, aux facettes multiples et souvent contradictoires, des liens forts et culturellement riches qui unissent la France et l'Algérie dans un but commun de réconciliation des
différents groupes du pays.
Les Ombres des disparus
… Après la mort vient toujours la résurrection.
Et lorsqu’on les honore, les Ombres des disparus
sortent de l’oubli et du néant et sont de nouveaux
parmi nous, les Survivants.
(Nicole Guiraud)
Il y a quelques années Nicole fit un rêve extraordinaire alors qu'elle travaillait à son cycle de gouaches sur des portraits de personnes disparues (dont les nôtres bien sur), qu'elle appela "LES OMBRES" :
" Dans ce rêve d'un monde déserté, d'une ville presque entièrement vidée de ses habitants - et alors que je montais à pied les voies en colimaçon d'un parking vide de tous véhicules, afin de rejoindre sur le toit du bâtiment quelques rares habitants qui vendaient leurs dernières affaires avant de quitter définitivement la ville - , j'ai soudain entendu, sortant des parois des murs de béton, un chant merveilleux à plusieurs voix, d'une grande spiritualité, tel un chœur d'anges, et qui répétait comme en boucle, en anglais (!?) : "ALWAYS WE'RE ALIFE"...
Réveillée en sursaut, j'ai gardé pendant plusieurs semaines ce chant céleste dans l'oreille, ainsi que la phrase en anglais, entendue très distinctement... J'ai immédiatement inscrit cette phrase au bas de chacun des portraits, absolument convaincue que ce chant merveilleux d'harmonie et de sérénité était un message venant de l’au-delà, de toutes ces personnes disparues me disant que tout allait bien, et que la vie continuait - autrement bien sur - après la mort.
Pour moi, cette phrase chantée entendue dans mon rêve était un message d'espoir et elle le reste.
Et en anglais....? Peut-être parce que le message est universel et qu'il doit être compris par tous."
La série de portraits de Disparus "LES OMBRES" fut exposée dans une salle du couvent Ste-Claire à Perpignan, lors de l'inauguration du Centre de Documentation par le Cercle Algérianiste.
- Prix du film allemand 1991( Pellicule d'argent) - Prix du film de la Hesse 1991
- Grand Prix du Festival International d'Oberhausen 1992 (courts métrages)
- 2ème Prix du Festival International du Jeune Cinéma de Turin 1992
- 2ème Prix du Festival International de San Francisco 1993 -
Un quart d'heure de spectacle. La caméra détaille de très près les bibelots tirés de la valise et posés sur le sable dans un cercle tracé à la chaux. Les objets symboles succèdent aux objets -souvenirs et servent de repères, de jalons,le long du temps qui passe, tandis que la voix triste égrène doucement son chapelet de douleurs.
Aussitôt la sympathie se fait attentive, le charme joue, le cercle emblématique devient magique. La voix raconte l'enfance,l'attentat,l'exil, la quête d'autre chose qui toujours se dérobe, jusqu'au jour du regard courageux vers ces temps merveilleux et terribles, en Algérie.
Alors l'auteur-orateur comprend et nous apprend que le retour a commencé. Sur le sable, l'image du cercle rompu, la flèche et la lettre indiquent le sud, accompagnent les mots tout simples de la réconciliation: "Le voyage, le bateau, la mer..."
Il est difficile de traduire l’émotion qui émane de ce film bâti avec des riens et servi par des phrases d'une grande sobriété. Nous avions tous envie de tendre une main fraternelle. Ne pas trahir surtout, par l'emphase ou la banalité, l'esprit de ce petit chef d’œuvre. Un grand homme de chez nous, Augustin le Berbère a dû souffler à son auteur sa prière immuable : "Faites que du malheur jaillisse le meilleur".
Le malheur, l'innocence mutilée, l'enfance meurtrie et chassée de chez elle, la longue recherche des sources dans un monde égaré. Le meilleur, le courage de dompter sa révolten, et ce film d'une extraordinaire sensibilité.
Merci, Nicole Guiraud.
Jo SOHET
Portrait de l’artiste française Nicole Guiraud qui, au moyen d’objets et d’environnements, tente une reconstitution de ses souvenirs, un "journal de bord" en plusieurs dimensions : l’enfance, la mer, Alger, la guerre d’Algérie, l’attentat, l’exode, l’exil,... et peut être le retour.
Nicole Guiraud est née en 1946 à Alger
1962 : c’est l’exode en France
1968 : Études aux Beaux-Arts de Montpellier
Puis elle vit et travaille comme artiste libre à Francfort et à Montpellier depuis 1972.
Un quart d’heure de spectacle. La caméra détaille de très près les bibelots tirés de la valise et posés sur le sable, dans un cercle tracé à la chaux. Les objets-symboles succèdent aux objets-souvenirs et servent de repères, de jalons, le long du temps qui passe. La voix triste égrène pendant ce temps doucement son chapelet de douleurs.
Elle raconte l’enfance, l’attentat, l’exil, la quête d’autre chose qui toujours se dérobe ... ces temps merveilleux et terribles de l’ Algérie.
Une grande émotion émane de ce film bâti avec des riens et servi par des phrases d’une grande sobriété.
Lors d’un attentat au début de la guerre d’Algérie, Nicole Guiraud a perdu un bras. Puis le déracinement et l’exil ont marqué sa vie. Ce journal intime permet à la caméra une plongée dans ses souvenirs : Au cours d’une séquence de montage qui commence avec des cartes postales, recouvertes progressivement par des photos montrant les victimes de la guerre, la caméra reste baissée au ras des images.
Sa voix exprime aussi bien le désespoir que la révolte.
La fin du film reste ouverte ...
Le retour a peut être commencé. Sur le sable, l’image du cercle rompu, la flèche et la lettre indiquant le Sud, accompagnent ces mots tout simples : « le voyage, le bateau, la mer... »
Source ... Cercle Algérianiste Lyon
Le rayon vert
Des mots simples, des phrases empreintes de pudeur retracent en quelques pages ce que furent, aux yeux d’une jeune Algéroise, les derniers jours de l’Algérie française, il y a plus de cinquante ans. Derrière les mots lus résonne en moi l’écho d’une voix posée, appliquée, parfois tremblée, rêveuse ou hésitante. Celle de son film
La valise à la mer1. J’accompagne Nicole à travers les rues et les places d’Alger ou encore le long de la plage. J’y rencontre famille et copains.
Surgit un surréalisme acide et contrasté dans cette succession de scènes de guerre, de fureur et de bruit, bouclages, perquisitions, rafles, fouilles, enlèvements, lynchages, fusillades, de souvenirs du Lycée Fromentin avec ses rituelles «compos», dans l’évocation des émois amoureux et des «surprises-parties» ou encore des moments de bonheur passés sur la plage de Rocher Noir, l’instant passé à guetter sur la ligne d’horizon le rayon vert ; rien de plus profondément, de plus terriblement vrai. Les quartiers se vident. On vit cloîtré. Une simple note: «Il y a beaucoup d’attentats», parfois relevée d’une touche sanglante : «Dans la rue Michelet, il y a des cadavres sur les trottoirs, c’est affreux. On les enjambe pour éviter les flaques de sang».
Cette sobriété accompagne ordinairement les ressorts de la tragédie antique : la terreur et la pitié, avec de surcroît l’effarant bonheur de la mer et du soleil, de la famille et des copains si cher à Albert Camus : L’envers et l’endroit. Affleure encore dans le récit de Nicole Guiraud la tragédie personnelle, la fillette sacrifiée par la bombe du Milk Bar, la manche ballante. Et puis, à l’heure du laitier, les gardes mobiles arrivent, bottés et casqués, uniformes noirs, mitraillettes braquées sur la famille : le père de Nicole arrêté, interné, expulsé.
Le crime : s’être dévoué à la défense des victimes civiles du terrorisme dont il fut lui -même victime avec sa fille, avoir dans ce but fondé une association.
Le bouquet de fleurs déposé le 5 avril devant la Grande Poste par Nicole et sa mère nous ramène au massacre de la rue d’Isly, le 26 mars 1962. Le gouvernement de l’époque fit tout pour dissimuler la vérité d’un crime d'État, saisir et mettre au pilon le livre blanc qui en relatait tous les détails 2.
Insensiblement mais irrévocablement, car telle est la dimension des lignes écrites par une jeune fille de quinze ans dans l’univers clos d’une famille assiégée par la guerre, nous passons de la mémoire à l’Histoire et de drames singuliers à un drame collectif. Ce drame ne fut pas seulement celui des Français d’Algérie mais aussi celui des centaines de milliers de leurs compatriotes de confession musulmane ayant cru en une Algérie française et fraternelle.
Ils en payèrent le prix de l’exil et du sang. Et encore au-delà : la désespérance du peuple algérien que nous voulions et que nous voulons frère.
Le journal de Nicole Guiraud exprime en mots ce que toute son œuvre artistique développe le long d’une vie, en dessins, lignes, formes et couleurs. Le sens de son message inclut et dépasse notre tragédie et nous invite à une réflexion : car une exigence morale transcende les cruautés de l’histoire et les égoïsmes de la politique, que ce soit en Arménie ou en Algérie ou sur toutes les terres victimes d’un destin prodigue, de ses malheurs et de ses négations.
Saluons en Nicole Guiraud l’exigence de vérité et de justice qui refuse qu’un être humain soit dans sa liberté, dans sa dignité, dans son intégrité victime deux fois : la première dans la mutilation de son corps et de son âme,
la seconde dans la négation de sa souffrance et de son existence.
Selon une légende celtique, le rayon vert confère à ceux dont il a frappé les yeux le pouvoir de lire clair dans les sentiments et les cœurs. Restons attentifs à guetter, sur la ligne d’horizon, loin de nous et en nous, le rayon vert de ce rêve fou de simple humanité à travers le journal de Nicole Guiraud.
Gérard Lehmann
1 La valise à la mer (1991). Court-métrage de Dieter Reifarth, Bert Schmidt, Nicole Guiraud et Kurt Weber qui fut doté de plusieurs prix internationaux.
2 Livre interdit – Livre blanc. Alger, le 26 mars 1962 . Une réédition (paru en 2000) est disponible aux éditions Atlantis.
J’ai réussi á voir ce documentaire diffusé sur FR3. Je le trouve plutôt juste historiquement, et aussi assez sympathique envers les PNs.
MAIS : Je déplore, comme dans chacun de ces films ayant carte blanche
dans nos médias (particulièrement sur FR3, où par ex. le film de Gilles Pérez n’avait pas fait exception...) la quasi occultation systématique des horreurs commises par le FLN pendant 8 ans et
pas seulement après le 19 mars.
Le terrorisme FLN et ses méthodes abjectes sont bien sur évoqués, mais seulement du bout des lèvres : le film ne propose pas de témoignages "en direct" des victimes, aussi bien européennes que musulmanes. Pour ne pas "heurter la sensibilité des spectateurs"....?
Il ne faut pas se leurrer : Si le film avait montré la vérité des exactions épouvantables que nous avons subies, il n’aurait jamais eu l’autorisation de diffusion sur une chaine publique. Il aurait rejoint la liste des films "interdits d’antenne", car dérangeants, comme LA VALISE OU LE CERCUEIL de Charly + Marie Cassan entre autres, lequel va beaucoup plus loin dans la dénonciation des crimes du FLN et Cie....
A mon avis, et après 2éme visionnage, ce documentaire reste certes sympathique, mais ne va pas assez loin dans l’évocation des réalités vécues par notre communauté. Les spectateurs métropolitaine ne peuvent donc pas vraiment comprendre les raisons de notre exode précipité, ni de notre traumatisme. Il reste "gentil", et assez consensuel, pur produit de la télé française lénifiante si bien représentée par FR3.
Les optimistes pourront rétorquer que c’est un premier pas dans le sens de la vérité historique... Bien sur, nous sommes tellement habitués à
l’omerta, au rejet depuis plus de 50 ans, que nous pouvons nous réjouir
de cette petite ouverture dans nos médias. Pour moi cependant, ce geste reste un os qu’on nous jette, pour mieux nous faire taire.
ŒUVRES EXPOSÉES A LA GALERIE PETER HERRMANN, BERLIN
- Bouteilles à la mer – 2005 : Série de 12 objets, collages transparents enfermés comme un journal intime dans des bouteilles hermétiquement closes, pendant chaque mois d'une année.
- Dessins-collages sous forme d'un journal intime – 2005 à 2009 : Combinaisons de textes, de dessins et de photocopies en couleur retouchées, sur films transparents de différents formats.
- Les Ombres – Die Schatten – 2009 : Cycle de portraits en noir et blanc de personnes réelles ou fictives ayant disparu sans laisser de traces, durant les conflits politiques mondiaux, des années 50 à nos jours. = Un hommage rendu à tous les civils anonymes, innocentes victimes des violences politiques dans le monde.
- Nouveaux objets de verre : Série « Le monde en Bocal ».
Zur Ausstellung Archäologie des Erinnerns 2009
Repris sur le blog Algérianie
EMISSION TV
film de Faouzia Fekiri, présenté par FR3 le 26 janvier 2008
Ce sont les entretiens d’une journaliste algérienne Faouzia Fekiri avec une trentaine de jeunes algériennes, âgées de 16 à 20 ans, devenues des poseuses de bombes engagées dans la guérilla urbaine menée par le FLN contre la France en Algérie. Ces tueuses d’enfants, de femmes et de personnes âgées, sont devenues pour certains des « figures emblématiques » de la « bataille d’Alger ». Elles racontent leur histoire qui les a transformées de jeunes filles bénéficiant de la civilisation occidentale en terroristes assassinant des civils désarmés. Ce documentaire donne, paraît-il, la parole à des victimes ayant survécu à leurs odieux attentats
Chaque nation a ses héros, et l’Algérie a le droit d’avoir les siens. Mais chez elle en Algérie. Pas chez nous en France (Nicole Guiraud)
Ass. Prof., dr. Gérard Lehmann,
Centre d´Études françaises, Syddansk Universitet Le 29 janvier 2008
Engvejen 18
DK 5874 Hesselager
DanemarkLETTRE OUVERTE À FR 3
Le sourire des assassinsLes porteuses de feu, réalisation algérienne présentée sans commentaire par FR3 ce samedi 27 février à 23h. 15, est un documentaire rappelant un épisode sanglant de la
guerre d´Algérie (1954-1962): les attentats terroristes d´Alger qui entraînèrent la bataille d´Alger et la fin de cette vague d´attentats. Le terrorisme FLN n´est pas nouveau: la guerre avait
commencé le 1er novembre 1954, très symboliquement, avec l´assassinat d´un instituteur, Guy Monnerot et d´un caïd ancien combattant qui l´accompagnait. À Alger, en ces années 1956-1957, des
bombes sont déposées dans des endroits publics, des cafés, des arrêts d´autobus, des stades, à des heures où les foules se pressent. Les explosions soufflent les vitrines, renversent les gens,
les tuent, les mutilent, hommes, femmes et enfants. Des civils innocents.Pour ces jeunes filles BCBG, d´allure très européenne, habillées à l´européenne, elles en ont le look, dit l´une d´entre
elles, rien de plus facile que de se fondre dans la foule retour de plage, qui s´attarde aux terrasses de café, de déposer son sac et de filer discrètement. C´est leur mission, leurs opérations,
leur lutte contre l´armée française. Et avant même qu´on leur pose la question, nous avons la réponse: les états d´âme, c´est toujours pour nous, jamais pour eux. Il s´agit de la reconquête de la
souveraineté de l´Algérie, dont on sait pertinemment qu´elle n´a jamais existé, au moment de la conquête française en 1830, que comme une colonie turque, un repaire de pirates et une terre
d´esclavage.Ces femmes prétendent s´être battues contre l´armée française et contre les ultras colonialistes. Dans la mesure où les attentats terroristes sont dirigés contre la population
européenne, les Français d´Algérie, sans compter les musulmans qui ont pris le parti de l´Algérie française (Hizb frança) et aussi bien dans les villes que dans le bled, tous ces gens-là sont
assimilés à des ultras colonialistes. Les Français d´Algérie dans leur ensemble doivent donc être considérés comme solidaires du fait colonial: vrai ou faux? Solidaires du fait colonial, ils sont
justiciables de la rébellion algérienne. La responsabilité est alors collective: Il faut tuer: abattre un Européen, c´est faire d´une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé: restent un homme mort et un homme
libre,
écrit Sartre : ne leur a-t-il pas donné sa caution morale dans sa Préface aux Damnés de la terre de Frantz Fanon ? Tel est le soutien qu´apporte Sartre aux poseuses de bombes: comment ne se
sentiraient-elles pas en bonne compagnie? Assassiner un bébé ultracolonialiste, est-ce vraiment un crime? Mais dans ce discours des poseuses de bombes ou de leur chef Saadi, le pied-noir n´existe
pas vraiment, sinon comme une excroissance à éliminer. Où sont ces victimes innocentes, ces familles décimées, ces enfants mutilés, explosés? Où sont les photos de leurs corps sacrifiés, leurs
cris, et leurs angoisses près de cinquante plus tard?Qu´on ne vienne pas me parler ici de vengeance, de représailles, d´équilibre de la terreur. Le terrorisme est l´élément central d´une stratégie de la guerre subversive et
du monopole du pouvoir dans la conduite de cette guerre par le FLN. Une bombe qui tue dix personnes et en blesse cinquante est psychologiquement plus efficace que l´anéantissement d´un bataillon français. Cette instruction de la Centrale
aux « combattants » du FLN définit assez bien cette logique de la guerre: creuser un fossé de sang et de haine, provoquer la répression aveugle qui fera, chose tout aussi inacceptable,
des civils innocents dans la population musulmane, animer ainsi l´engrenage maudit de la terreur et de la haine. Et ces femmes, il est vrai, jouent un rôle important, qui n´ont pas fait le compte
des morts, des mutilés, des estropiés, du pourcentage d´enfants qui ont été leurs victimes, et qui aujourd´hui sourient, paradent, détaillent leurs exploits, sans un mot pour la souffrance de
leurs victimes et de leurs familles.
Dans la droite ligne de cette stratégie: la valise ou le cercueil, le nettoyage ethnique, la résistance désespérée des pieds-noirs trahis et abandonnés par leur gouvernement, le siège de Bab-El-Oued, le massacre du 26 mars 1962, cette manifestation pacifique noyée dans le sang, l´Oradour, à Oran, des 5 et 6 juillet 1962, sous le regard indifférent du général Katz, les milliers d´enlèvements, et nos frères harkis suppliciés, abattus après d´indicibles tortures. Dans la droite ligne: les crimes d´État du gouvernement « français » dont on attend vainement, aujourd´hui encore, qu´il prenne ses responsabilités et assume ses crimes, désigne ses coupables, qu´il rende justice à une mémoire et rompe avec l´éternel politiquement correct d´une écriture historienne inspirée par le FLN bouteflicard et ses alliés intellectuels, en France même.
J´aurais compris que l´on présentât ce film s´il avait été suivi d´un débat, avec, en regard, d´autres images, que l´on donnât la parole à certaines des victimes, à quelques uns de ces Français qui, comme Albert Camus, porté par l´espoir fou d´une Trêve civile, voulait au moins que l´on épargnât, des deux côtés, les civils innocents.
Les responsables de l´émission de FR 3 Les porteuses de feu auraient dû y réfléchir à deux fois avant de produire unilatéralement ce message de triomphe haineux qui, loin de servir la cause d´une hypothétique réconciliation, délivre un message négationniste, intellectuellement malhonnête, et insulte à la douleur du peuple pied-noir et de ses frères musulmans sur les deux rives de la Méditerranée.
Vous auriez pu au moins rebaptiser ce « documentaire » Le sourire des assassins.
Chère madame Michel-Chich, chère Danielle,
Je viens de livre votre ouvrage “Lettre à Zohra D”, et tout d’abord je voudrais vous féliciter pour le courage et la sincérité omniprésents dans ce récit
passionnant. J’ai été très touchée par ce témoignage, pouvant parfois presque mot pour mot le faire mien… Je me souviens aussi bien de vous,
que ce soit après l’attentat à l’hôpital Mustapha, ou encore plus tard - petite fille silencieuse et réservée, en pantalon, lors des réunions de l’AVICCEAL
-. Car je suis Nicole Guiraud, cette “grande” que vous décrivez au début du livre comme “passant son temps à dessiner”. En effet, je n’ai cessé de
dessiner.
Je suis même devenue artiste plasticienne, et aujourd’hui je partage ma vie entre le sud de la France et l’Allemagne, où se situe ma galerie de Berlin.
Je trouve primordiale que la voix des victimes - même si vous récusez ce mot - se fasse entendre sans intermédiaire, directement, et qu’on les écoute et qu’on les lise
enfin. Le temps est venu pour cela.
Cependant, progressant dans la lecture du livre, je me suis posé quelques questions concernant la (ou les) véritable-s destinataire-s. .. S’agit-il seulement
de Zohra Drif, ou d’un certain public encore prisonnier des contes et légendes - d’autres diraient propagande - de la “Révolution algérienne”
?
Vous écrivez également d’autres choses qui m’ont choquée, peut-être même blessée, et que je trouve profondément injustes. Me sentant interpellée, j’y reviendrai plus
loin dans ma critique ci-dessous.
Ma vie n’a pas été aussi heureuse que la votre. Les traumatismes laissés par la guerre et l’exode de 62 ont failli avoir ma peau. J’ai du m’éloigner loin de la France
marxisante des années 70 pour pouvoir respirer à nouveau. Grâce à une longue psychanalyse j’ai pu
“comprendre et savoir” mais en mettant la seule main qui me reste “dans le cambouis”, personne de mon entourage ne pouvant le faire pour moi.
Vous dites “Les pieds noirs se sont figés dans un monde historique désinformé qui nourrissait leurs rancœurs”. Mais de quels Pieds Noirs parlez-vous? Et
comment pouvez-vous avancer de telles choses puisque vous ne semblez pas les fréquenter ?
Vous propagez un peu plus loin sans véritables preuves une autre légende, celle de “Djamila Bouhired torturée”, alors que ceci n’est que le résultat de la propagande
d’un J.Vergés amoureux , et désireux de la sauver. A ce sujet il faut relire l’enquête de 1957 par le reporter Jean Lartéguy, car l’affaire est plus
compliquée… Zohra Drif, la poseuse de bombe du Milk Bar, fut accompagnée dans cette “action urbaine” par Djamila Bouhired. Elles étaient deux. Je possède le témoignage
écrit d’un ancien appelé qui se trouvait à coté d’elles au comptoir. Ayant quitté le local 1 ou 2 mn avant l’explosion, il avait un peu auparavant remarqué ces deux jeunes
femmes (une blonde et une brune) sortant précipitamment
du Milk Bar en “oubliant” leur sac, tout prés des tables des consommateurs…. Lui-même et le barman leur ont crié ”Et vos sacs?” mais elles se dépêchèrent de rejoindre une voiture qui
les attendait au coin de la rue, dans laquelle elles s’engouffrèrent et qui démarra en trombe. Tout est dit. Même si Djamila Bouhired continue à se taire. Ces détails vous
importunent peut-être. Mais pour ma part j’estime qu’il faut savoir ce qui s’est passé réellement, et non répéter ce qui se dit et s’écrit officiellement.
Zohra Drif, étudiante bourgeoise en 1956, issue d’une famille aisée certainement plus fortunée que la mienne et que celle de la plupart de ses victimes, est devenue aujourd’hui une grande
bourgeoise de la nomenklatura FLN, un apparatchik, comblée de privilèges et protégée par ses pairs comme tous les carriéristes de la politique que l’on trouvait,
innombrables, au sommet des états du bloc de l‘Est ou d‘autres dictatures. Elle ne s‘est jamais intéressé aux conséquences concrètes de son “action urbaine”.
Et votre lettre n’y changera rien. Pour ma part, il ne m’est jamais venu à l’idée d’appeler “Madame” une personne pour laquelle je ne ressens même plus de
haine, seulement un insondable mépris.
N’ayant jamais pu refouler ces questions, car très tôt informée sur les arrière-cours peu ragoûtantes des révolutions et de leurs révolutionnaires, je n’ai jamais idéalisé cette
personne et n’ai jamais eu la moindre illusion sur ses commanditaires. L’Algérie ne ferait que changer de maîtres…
Il est regrettable que vous n‘ayez pas recherché d‘informations auprès de ces Pieds Noirs - peut-être “revanchards” pour vous - mais souvent mieux informés sur ces questions que bien des sources
dites “officielles”. Vous auriez ainsi pu savoir depuis longtemps que -évidemment- la bombe du Milk Bar a servi à Zohra Drif à “poser la première pierre de sa longue carrière
politique”, laquelle s‘est faite sur le sang des innocents de 1956 comme celle de l‘Algérie “Indépendante” s‘est faite sur le bain de sang de 1962. Et je lis “s‘il le fallait,
vous referiez ce chemin” .. Quoi d’étonnant, dans une logique totalitaire ? Boudarel, gardien du camp 113 vietminh, le disait aussi. Comme les dirigeants nazis ou
staliniens, et comme tant d‘autres fanatiques…
Il n’y a donc jamais eu de “victimes anonymes de terroristes anonymes”. Vous comme moi ne sommes d’ailleurs pas les seules victimes de cette dame : Parmi les survivants, tous ont
plus ou moins fait leur cheminement, travail de mémoire et de deuil toujours douloureux, et beaucoup ont pleuré
comme vous quand leurs résistances ont fini par craquer, et que les vannes de l‘émotion se sont ouvertes..
Pour cela, je ne partage pas votre jugement sur le “climat de nostalgie et de rancœur” actuel, sur votre rejet des “interventions revanchardes” et votre crainte de “celles qui
ne manqueront pas de ponctuer en France la célébration du 50éme anniversaire de l‘Indépendance de l‘Algérie”. D’abord parce que personne n’a le droit de juger la souffrance des
autres. Ensuite parce que j’avoue ne pas comprendre de quoi vous parlez: Interventions revanchardes de qui, envers qui, et pourquoi ? Votre
accusation n’est pas claire. Vise-t-elle le gros des Pieds Noirs, de ceux qui en ont assez du demi-siècle de silences voire de mensonges sur ce qui fut pour eux une véritable
tragédie ? Est-ce leur exigence radicale de
vérité historique, qui fait si peur qu’on les traite bien légèrement de revanchards, d‘extrémistes, ou de quoi sais-je encore ?
J’avoue également ne pas comprendre votre refus de vous appréhender en victime, et plus encore en
“victime civile de la guerre d‘Algérie” : Ne l’êtes-vous pas ? Ne le sommes-nous pas ? Pourquoi avoir peur des mots qui nomment - sans forcément
“paralyser” et “sonner comme une condamnation à perpétuité”? Pour reprendre le mot de Sartre que vous citez, tout dépend non de ce qu’on nous a fait mais de ce que nous faisons de ce
qu’on nous a fait..!
Et pourquoi omettre de préciser que c’est grâce à nos pères (le votre comme le mien) que l’État français a reconnu - par le biais du ministère des
A.C.- notre situation de “victime civile de la guerre d‘Algérie” (VCA) dont vous comme moi bénéficions aujourd’hui et dont bénéficient par conséquent les victimes du terrorisme
islamiste, celui de notre époque ? Auriez-vous oublié le combat pionnier de nos pères dans l’AVICCEAL pour faire accorder aux civils les mêmes droits que
les combattants, le statut de Victimes de guerre alors que nous n’étions considérés que comme “accidentés du travail” ?
Je me permets de joindre à ma lettre une photo de presse de 1957, où on me voit aux cotés de Robert Lacoste et de mon père, fondateur de l’AVICCEAL - première association de
défense des droits des victimes du terrorisme - et de votre père M. Georges Chich qui en fut le vice-président (à moins qu‘il ne s‘agisse de votre grand-père ?). Rendons plutôt hommage
à nos pères pour ce combat courageux en notre faveur !
Quant au regard réducteur et voyeur des autres sur notre “statut de victime”, il ne tient qu’à nous, par nos actes et notre comportement, de le surmonter. Et pas forcément par le
déni, au prix du refoulement.
Il est possible aussi d’avoir une vie riche et pleine tout en se confrontant à son histoire et en nommant les choses. La pitié et la commisération des autres renvoyant au problème des
autres, pas au mien, ces sentiments négatifs ne me concernent pas, donc ne me touchent pas.
Quant aux luttes anti-impérialistes/colonialistes des années 70, je les ai aussi traversées comme tous ceux de notre génération. Avec des sentiments mitigés.
Consciente de ce que tout cela signifiait pour les victimes de la décolonisation - donc des victimes du terrorisme FLN comme vous et moi -, j’ai cependant toujours
gardé ma distance et me suis contenté d’un poste d’observateur, ce qui m’a permis de conserver intactes une part de mon identité et la dignité de mon drame personnel. Certains militants
connaissant mon histoire, je faisais le tri, ne gardant de contacts qu’avec ceux qui se posaient quelques questions. Les autres, aveuglés par leurs confortables certitudes idéologiques et
leur bonne conscience, ne m’intéressaient pas. Je les écartais, me protégeant d’une influence que je sentais nocive et évitant sans doute ainsi de sombrer dans ce qu’on
nomme le syndrome de Stockholm.
Sur la question “pourquoi moi” que vous avez refusé de poser - craignant qu’elle ne vous “paralyse”- cela fut au contraire pour moi le point de départ de mes
investigations sur cette période de l’Histoire, et elles n’ont jamais cessé depuis. Cette question n’ayant rien eu de paralysant, elle n’a donc pas signifié une perte de
temps. Mais l’étude de ces événements ne m’a pas conduite à chercher des justifications à l’extrémisme politique, à la violence terroriste. Ou alors, on
devrait appliquer les mêmes préceptes à tous les attentats terroristes d’hier et d’aujourd’hui, commis par tous ceux qui se considèrent comme des “résistants”.
Vous écrivez en outre que “il faut voir dans la bombe du Milk Bar une réponse à cette violence (la rue de Thèbes) par une autre violence”, mais vous ne faites là que
répéter sans distance critique la version officielle du FLN qui, cherchant à justifier l’attentat du M- Bar et des autres attentats de cette journée, omet soigneusement de préciser
que la tuerie de la rue de Thèbes était déjà un acte de contre-terrorisme en réponse à d’autres horreurs commises précédemment par le FLN, depuis 1954, envers des civils de toutes les
communautés. Cette position que vous adoptez n’est donc pas mesurée, elle est fausse. Notre grand aîné Albert Camus avait parfaitement analysé cette spirale de la violence, et sur ce
point il est très
utile de se référer a ses écrits et a son engagement admirable de février 56 (6 mois avant le Milk Bar !) pour une Trêve Civile épargnant les innocents. Vous semblez oublier par
ailleurs que cet Albert Camus était lui aussi un de ces “pieds noirs dont vous vous méfiez” et dont vous dénoncez à l’emporte-pièce “l’antisémitisme rodant
toujours“... Quelle insulte envers mon père, ma famille, mes proches, et pour l’ensemble de ces Pieds-noirs que vous méconnaissez si magistralement..
Par ailleurs, je reste pantoise devant votre ironie et cette sorte de condescendance envers ce que vous nommez “victimologie ambiante qui vous lasse”. Connaissez-vous
d’autres victimes du terrorisme que vous-même ? On pourrait presque en douter. Car si vous aviez des contacts avec ces personnes, ces familles (pas
seulement de pieds noirs) meurtries, déchirées, ces survivants de l’horreur qui parfois ont perdu la totalité des leurs, vous ne pourriez écrire cela. C‘est tant mieux
pour vous si vous refusez le terme de “bourreau”, cette décision vous appartient. Mais elle n’est pas celle de la plupart des victimes. Pour ma part je peux dire avec certitude
que Zohra D - pour ne citer qu’elle - ne fut pas seulement mon bourreau mais parfois aussi, dans les instants où ma vie a failli basculer dans le néant, mon tortionnaire.
Et qui sont donc ces “nostalgiques avec lesquels vous craigniez d’être confondue”, ceux ”auxquels l’Histoire n’a rien appris” et qui “font de
leur aigreur un fonds de commerce en voie d‘épuisement” ? De qui, de quoi parlez-vous là ? Qui fait un fonds de commerce ? Et à qui s’adressent ces
sentences ? De quelle “démarche revendicative” à l’égard de Zohra Drif parlez-vous?
Et d’ailleurs, pourquoi rêver encore que celle-ci vous renseigne sur ses sentiments, à elle ?
Elle qui est une femme, et a qui vous vous adressez en tant que femme. Personnellement, je trouverais préférable de s’adresser également à ses victimes qui sont (furent) en grande partie,
femmes elles aussi. Dans ce sens je trouve choquant de l’appeler une “pionnière risquant sa vie”. Là encore vous propagez la version officielle du FLN omniprésente dans les manuels
scolaires d’Algérie et, hélas, de France… N’ayant aucune propension à montrer patte blanche pour me faire accepter, je tiens à rappeler que ce n’est pas sa vie que
Zohra Drif a risqué, c’est seulement celle de ses victimes. J’ajouterais que si elle a refusé d’aller au maquis, ce n’était pas “pour éviter d‘être cantonnée aux corvées
de cuisine ou au rôle d‘infirmière” mais simplement parce que poser des bombes contre des civils désarmés était plus immédiatement gratifiant, et surtout moins
dangereux, que de se battre contre des soldats français armés jusqu’aux dents. Héroïsme et féminisme, cela ? Ou plutôt imposture et sinistre
opportunisme ? Femme ou pas, l’être humain est capable de tout - du meilleur comme du pire - et le féminisme n’a jamais été - ne sera jamais -
le garant absolu et indéfectible de la Vertu et de la Justice. Dans la cohorte des monstres, des meurtriers, des fanatiques de tous poils, il y a eu aussi des femmes, même
si elles sont en moins grand nombre.
Vous ne voulez pas votre nom parmi ceux des victimes - ou plutôt de ce que vous entendez par victime. Je le comprends et le respecte. Mais il y a plusieurs façons d’être une victime. Pour
ma part je n’ai pas de problème avec ce mot qui recouvre une réalité, et cela suffit : Pas besoin de faire de la surenchère . En tant que victime du FLN, je me vois comme un témoin de l’Histoire, celle qui est aussi la votre et que nous transmettons, chacune à sa
manière.
Sur ces mots, ayant moi aussi dit ce que j’avais à dire, je vous quitte chère Danielle, en vous souhaitant une bonne continuation sur le chemin que vous avez choisi.
Avec toute ma sympathie,
Nicole Guiraud - février 2012 -
Frankfurt/Main
C'est l'histoire de Dany, une petite fille algérienne, qui se promène dans les marchés d'Alger avec sa grand-mère, en 1957. Tout d'un coup, une bombe éclate. La grand-mère meurt suite à
l'accident. Dany y perd sa jambe droite.
Elle décide, 50 ans plus tard, de raconter sa vie après l'accident : son adolescence, où elle ne pouvait pas porter une jupe; l'âge adulte, où elle milite avec des étudiants à la
Sorbonne, etc.
C'est un témoignage simple, courageux et émouvant que Danielle Michel-Chich nous fait partager à travers cette lettre à Zohra D, celle qui lui a enlevé sa grand-mère.
120 pages
Genre : Roman historique
Époque: Durant la Guerre d'Algérie
Lieu : Algérie
Ruiz Philippe (samedi, 22 août 2020 18:39)
les documents sont très intéressants, il est vrai qu'il ne faut pas être rancunier, il ne faut pas oublier le passé, il faut penser à l'avenir
Maïa (jeudi, 17 septembre 2015 17:46)
Il s'agit effectivement d'une femme hors du commun, que j'admire et aime sans réserve.
Sara Do (lundi, 14 septembre 2015 21:49)
Merci pour cette article fort bien documenté qui lève le voile sur tout un pan de vie inconnue pour beaucoup d'entre nous. J'admire le courage de Nicole Guiraud et de tous ceux qui autour permettent la connaissance et l'ouverture au monde, sans pour autant propager la haine.
Merci Maïa.
D'étoilement.
Sara